Sujet 2 : le volcanisme
l’éruption du Pinatubo aux Philippines en 1991 et celle du
Piton-de-la-Fournaise en 1986 à la Réunion
Introduction
Tout d’abord, le volcanisme qu’est-ce que
c’est ??? Et bien, d’après le Petit Robert, c’est “ l’ensemble des
manifestations géologiques et géographiques par lesquelles les couches
profondes entrent en contact avec la surface terrestre ”. Les volcans sont le
résultat de ces mouvements entre plaques.
Mais avant
d’aller plus loin, un petit rappel sur les volcans sera peut-être utile :
Il existe trois types de volcans ; ceux des
zones d’accrétion qui sont issus de l’écartement de deux plaques.
Ceux des zones
de subduction, comme le Pinatubo, se forment lorsque deux plaques se
heurtent. Une plaque (lithosphère) s’enfonce alors sous l’autre, se mêle
aux roches en fusion de l’asthénosphère et se fond dans le magma. Sous
la chaleur et la pression, ce nouveau magma remonte à la surface. Ces volcans
sont beaucoup plus dangereux que les volcans des dorsales océaniques car leur
magma visqueux contient de l’eau et du gaz.
Enfin, les volcans à point chauds tels que le Piton de la Fournaise, sont issus de
“panaches” de magma qui remontent du plus profond de la terre et qui
percent la plaque. Il se forme ensuite un archipel d’îles volcaniques au fur et
à mesure du déplacement de la plaque.
Le
Pinatubo ( longitude : 15° 13 N, latitude : 120°35 E)
Ces
stratovolcan est situé à 100 km au
nord-ouest de Manille, la capitale des Philippines dans l’île de Luzon (océan
Pacifique). Avec un diamètre de 40 km et une altitude
de 1600 m, le mont Pinatubo est actuellement l’un des 21 volcans actifs que
compte l’archipel des Philippines. Né il y a 1,1 million d’année, le Pinatubo
est resté pratiquement inconnu jusqu’en 1991, date à laquelle il s’est
brutalement réveillé d’un long sommeil. Le Pinatubo est un volcan dangereux du
fait de la consistance de son magma, très chargé en gaz.
Le Piton de la fournaise (latitude 21° S, longitude :
55°71 E)
Le massif
du Piton de la Fournaise qui culmine à 2631m occupe le tiers sud-est de l’île
de la Réunion (océan Indien). Sa croissance régulière est marquée par
l’effondrement de trois caldeiras emboîtées : la Plaine des Sables,
le Grand Brûlé et l’enclos Fouqué qui couronne le volcan actuel. Le sommet
cette structure est plat et présente deux cratères : le cratère Bory et le
cratère Dolomieu (1766).
Le
Piton de la Fournaise est un volcan à point chaud, un des plus grands et plus
actifs au monde depuis ses 500 000 ans d’activité mais il n’est pas considéré
comme dangereux…sauf lors des éruptions
hors enclos comme en 1708, 1774, 1776, 1800, 1977 et 1986
La grande
éruption du Pinatubo, le 15 juin 1991, était la deuxième plus grande dans le
monde pendant le 20ème siècle
Le 19 mars 1986, Le Piton de la Fournaise
entre en éruption, mais contrairement à 97% de ses manifestations, celle-ci se
passe hors enclos (éruption fissurale).
On peut résumer les manifestations de leur activité
et les comparer dans le tableau suivant :
Type de volcanisme |
Andésitique (magma visqueux, riche en gaz
dissous) |
Basaltique (magma fluide, peu riche en gaz
dissous ) |
Type d'éruption |
explosive |
effusive |
Consistance de la lave |
pâteuse ou visqueuse |
fluide ou liquide |
Forme du volcan |
dôme de lave qui obstrue le cratère
(formation le 7 juin) |
cône avec un cratère |
Manifestation de l'activité |
explosion violente |
coulées de lave (aa et pahoehoe) <70km/h |
Produits émis |
_nuées ardentes (cendre+gaz), elles
forment un nuage en forme de champignon de 250 km de rayon et 20 km de
hauteur _roches (10 km3 de magma) _écoulements pyroclastiques
(mélange de gaz chauds, de cendres et de blocs de pierres) dévalant les
pentes à 200 km/h |
_lave ( 8 millions de m3 dans
l’océan) _bombes |
Conséquences sur l’environnement |
_coulées de boues _destruction _asphyxie _cultures recouvertes |
_incendies (disparition de la forêt) _terres incultivables _agrandissement de l'île par des coulées
de lave (25 ha furent gagnés sur la mer) |
Du 12 au 14 juin, il y eut de violentes
explosions et d’immenses colonnes de cendres se formèrent. Celles-ci, poussées
par les vents alizés voyagèrent vers l’Ouest/Sud-ouest jusqu’en
Thaïlande et à Singapour, à 2000 km de distance. Elles firent le tour du monde
et survolèrent de nouveau les Philippines le 7 juillet.
D’immenses
zones de culture, l’aéroport de Manille ainsi que la base américaine Subic Bay
sans compter toutes les habitations englouties sous les cendres, ont été
détruites.
Cette
éruption a affecté près de 1,8 million d’habitants qui ont dû être évacués mais
elle a fait environ un millier de morts. Ces victimes (essentiellement parmi la
tribu nomades des Aetas, qui vivaient sur les flancs du Pinatubo) ont été dues
plutôt aux maladies et aux épidémies contractées dans les centres d’évacuation
et les camps de réfugiés. Les conséquences humaines ont été limités grâce à la
prédiction de l’éruption par les scientifiques.
Cette éruption a commencé le 9 mars par quatre grandes fractures
dont l'activité explosive a duré une journée créant deux cônes.
Le 19 mars 1986, l'observatoire, créé deux ans après
le drame de Piton-Sainte-Rose (1977), enregistre une centaine de séismes. Le 20
mars, une nouvelle faille déchire les pentes du volcan : il sort à nouveau
de son enclos. Une première coulée coupe la route avant de s'arrêter à 200
mètres de la mer, une seconde coulée atteint l'océan
Le 23 mars, de nouvelles fissures s'ouvrent sur la
nationale.
Le
26, c'est un flot de lave qui s'écoule et atteint la mer après s'être divisé en
deux bras. Les cascades de feu dans l'océan prennent fin le 29 mars. L'île est
agrandie de 20 hectares.
Heureusement, les
dommages furent minimes par rapport à l’ampleur de l’éruption : huit
habitations ainsi que la route nationale2 ont été détruites et 429 personnes
ont dû s'exiler pour des périodes de durées variables.
II. Causes naturelles et
facteurs humains aggravants
A une
profondeur de 70 à 200 km, les conditions de température et de pression peuvent
entraîner une fusion partielle des roches présentes. Ces roches fondues sont
riches en gaz et forment le magma. Celui-ci remonte vers la surface en
empruntant des fractures. La plupart du temps il stagne dans un grand réservoir
appelé chambre magmatique. Mais lorsque celui-ci se vide, c’est par le haut et
le volcan entre ainsi en éruption.
Durant des
siècles, le Pinatubo n’était pas classé parmi les volcans actifs, d’où la
population importante qui habitait sur ses pentes. De plus, les sols
volcaniques étant très fertiles, 500 familles d’aborigènes y vivaient, de
petits villages regroupaient près de 15 000 personnes, et non loin de là,
quelques agglomérations plus importantes regroupaient 500 000 habitants. Les
conséquences de cette éruption furent multipliées, par le même jour, le passage
du cyclone Yunia qui a touché l’île et à engendré la crue des rivières proches
du volcan et la formation de laar (coulées de boue).
Comme pour la plupart des volcans, beaucoup
de personnes vivaient sur les flancs fertiles du volcans, ce qui est dangereux
car lors d’une éruption, ces personnes sont les première touchées. Mais grâce à
la prévention, le pire fut évité.
III. Prévention et gestion de
la catastrophe
Le début
des alertes et des installation des station d’observation commence en avril
1991 : des explosions et des jets de vapeur se produisent au niveau d’une
fissure et en une seule journée, on enregistra plus de 200 tremblements de
terre.
Le 7 juin, un magma très visqueux se rapprochent de
la surface et forme un dôme de lave, tandis que les tonnes de dioxyde de
souffre contraignent à une première évacuation de la population de la région
sur un rayon de 10 km.
Dès les
prémices de cette éruption, un plan d’évacuation efficace concernant 250 000 personnes fut organisé par le Phivolcs ( Philippine Institute of Volcanology and Seismology ) et l’U.S.
Geological Surveney, avec l’aide aussi d’une cassette vidéo des volcanologues
Maurice et Katia Krafft. Cette cassette, qui présentait les risques
volcaniques, fut en effet visionnée par les autorités puis dans les villages se
qui facilita l’évacuation et évita la catastrophe.
Deux ans
après l’éruption hors enclos de 1977, un observatoire a été créé car les élus
ont pris conscience de la nécessité de faire attention à leur volcan. L’activité
de Piton de la Fournaise étant surveillée en permanence par un observatoire de
l’Institut de Physique du Globe à Paris (IPGP), la prévention de la catastrophe
et sa gestion furent très bien organisées.
Dès le 19
mars, la police ferme l’accès du Piton de la Fournaise aux personnes non
accréditées.
Le 20, suite à la fissure du Tremblet, le Plan Orsec
est déclenché : évacuation de 250 habitants.
Le 23, des fissures
ouvrent une tranchée dans la forêt. Au fil des heures, elle s’élargit jusqu'à
provoquer une large et profonde entaille dans la route nationale2.
L'Ilet-aux-Palmistes est évacué à son tour.
Conclusion
Le seul
moyen de prévoir une éruption, de prévenir et d’évacuer les populations à temps
est de surveiller les volcans.
Comme une éruption résulte toujours d’un mouvement
de matière interne qui se manifeste en surface par des signaux physiques et
chimiques pouvant être détectés, on peut effectuer deux types
d’observation : la surveillance sismiques, dont les signaux aux résonances
associées aux mouvement des fluides magmatiques et la surveillance des
déformation de surface, dues à la montée du magma vers la surface qui fracture
les roches.
Que se
soit dans un pays du Nord ou du Sud, les risques sont toujours les même et
peuvent avoir des impacts mondiaux. Mais heureusement, le développement des
outils informatiques permet de suivre en temps réel l’activité sismique d’un
volcan. Grâce à, leur richesse les pays du Nord peuvent lieux gérer les
catastrophes que les pays du Sud.
Définitions
Alizés : vents d’est réguliers et persistants des
régions tropicales qui soufflent vers l’équateur.
Asthénosphère : partie supérieure du manteau terrestre située
sous la lithosphère (70 à 700 km de profondeur) : moins rigide que les
niveau supérieur et inférieur, elle
est constituée de roches partiellement fondues.
Caldeira : immenses cratères formés après une éruption
volcanique, la poche de magma se vide, plus rien ne soutient le poids du volcan
et le cône s’effondre.
Ecoulements
pyroclastiques : mélanges de gaz
chauds, de cendres et de blocs de pierre.
Lave : magma dégazé, émis à la surface.
Lithosphère : couche superficielle du globe terrestre ( 0 à
70 km d’épaisseur), rigide, formée par la croûter continentale et océanique et
la partie supérieure du manteau.
Magma : mélange de roches fondues et de gaz qui prend
naissance en profondeur et qui remonte à la surface.
Nuées ardentes : énorme nuage de cendre et de gaz, projeté par
un volcan explosif lors de son éruption.
Sources
& Le Petit Robert, dictionnaire
alphabétique et analogique de la langue française
& Le Petit Robert, dictionnaire universel des noms propres
& Les hommes occupent et
aménagent la terre, géographie 2nd, éditions MAGNARD
& Les hommes et la terre, éditions MAGNARD Lycée
& Volcans et tremblements de terre, éditions France LOISIRS
& Le petit géologue, édition HATIER
& Cahier d’SVT 5ème
& La Terre vue du ciel, de
Yann Arthus Bertrand
8 http://decobed.club.fr/eruptionFournaise.html
8 http://svt.college.chez.tiscali.fr/volcanisme.htm
8 http://www.alaingerente.com/histoire4.html
8 http://www.arte-tv.com/fr/connaissance-decouverte/volcans/Volcans/441204,CmC=441218.html
8 http://www.mi-aime-a-ou.com/eruption_piton_de_la_fournaise_ile_reunion.htm
8 http://www.clicanoo.com/articles/article.asp?id=354
8 http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier441-3.php
8 http://dinonews.net/dossiers/disparition/etat_monde_3a.php