« Savoir, c’est se souvenir » écrivait Aristote ; et c’est sûrement cet adage  qui a motivé trois élèves de 1ère L ; Pierre, Lucie et Maeva, à se rendre dans la petite ville de Basse-Goulaine afin d’y entreprendre un reportage sur le monuments aux morts. « Ainsi, nous n’oublions pas ceux qui ont combattus pour la France, et sans qui nous ne serions peut-être pas en vie aujourd’hui » nous confie Pierre, domicilié à Basse Goulaine. Ce dernier a d’ailleurs été surpris de constater que le  monument aux morts de Basse Goulaine n’est pas situé à l’entrée ou à l’intérieur du cimetière, comme de coutume, mais bien près de salle municipale.


(fig 1)
 « C’est qu’il s’agit d’un cénotaphe » affirme Maeva. Il faut savoir que le cénotaphe est un monument aux morts qui n’a qu’un but commémoratif et ne contient aucun corps. « Contrairement aux les monuments nationaux élevés sur le champ de bataille qui eux abritent des centaines de milliers de corps de soldats, bien souvent inconnus… » intervient alors Lucie. Pierre lui répondra alors qu’à Basse-Goulaine il est normal de ne pas trouver un tel monument, et nos trois journalistes en herbe s’arrêteront enfin devant le monument tant recherché.
        

         Inauguré le 7 Novembre 1998 ; ce récent monument d’environ 2m50 de hauteur se présente sous la forme d’une vague sculptée dans de la pierre. « Les êtres ont la mobilité et l'éphémère durée des vagues ; seules les choses qui leur ont servi de témoins sont comme la mer et restent immuables.* » nous confie alors Maeva en guise d’explication à cette forme incongrue. Selon nos trois reporters et l’inscription qui orne le monument (« Pour que déferle la paix » voir fig2) ; cette forme de vague représenterait également le déferlement de la paix sur les atrocités de la guerre.

        L’objectif de cette phrase semble donc bien être de se souvenir de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la guerre ; et d’ainsi mettre en évidence l’importance de la paix ; celle du souvenir ; celle de rendre hommage à la lutte que de nombreux hommes -40 personnes, pour la commune de Basse Goulaine- avaient entrepris pour l’obtenir….

(fig 2)

 L’importance de faire déferler une vague paix pour noyer les atrocités de la guerre.

            Après quelques pas autour du monument, nos reporters mettent en commun leurs observations : 
        « Apparemment il y a deux guerres évoquées sur ce monument… » affirme Lucie.
« Oui, confirme Pierre, celle de 14-18 et celle de 39-45, mais c’est celle de 14-18 qui a fait 40 morts dans cette commune… ». 40 morts certes, mais pour combien d’habitants à l’époque, serions nous alors tentés de nous demander. « Eh bien, confie Maeva, j’ai demandé à la Mairie, et apparemment il y avait quelques 1170 habitants à cette époque, et 220 d’entre eux ont été mobilisés pour la guerre… » « Soit un taux de mobilisation égal à 18,2% pour la commune, et un taux de décès qui s’élève à 3,42 % ! » renchérit aussitôt Lucie, songeuse. Pierre ne tardera pas à nous apporter des informations complémentaires sur l’âge des disparus : « Le plus jeune avait 20 ans, et le plus âgé 41… En moyenne ils en avaient 28. C’est quand même jeune, pour mourir… » dit-il, d’un ton emplit d’émotion.


          Le pas lent, et l’esprit plongé dans le début du XXème siècle, nos jeunes étudiants finiront par s’asseoir sur la pelouse en face du monument et Pierre par conclure ;  « Heureusement que les cours d’histoire sont là pour nous faire prendre conscience de toutes ces horreurs… »


Piluma Errecieva.

* d’après Edouard Estaunié.