Des risques technologiques liés aux hommes : le nucléaire

 

Compte tenu de la différence d’importance et donc de conséquence entre la catastrophe de  Tchernobyl en Ukraine et celle du Three Mile Island aux États-Unis, nous ne pourrons mettre les deux sujets en parallèle tout au long de l’exposé. L’incident de la centrale de Tchernobyl sera donc plus développé.

 

SOMMAIRE :

 

I - Introduction : l’électricité, une énergie propre mais à risques

 

II - Localisation de la catastrophe, origine et bilan humain

            2.1 Three Mile Island

        2.2 Tchernobyl

 

III - Les causes naturelles et les facteurs humains aggravants

             

IV - La prévention et la gestion de la catastrophe

4.1 Un accident similaire à celui de Tchernobyl pourrait-il se reproduire quelque part dans le monde ?

4.2 Les mesures prises pour limiter l’ampleur de la catastrophe de Tchernobyl

 

V – Conclusion : comparaison entre les deux catastrophes

           

 

 

SOURCES :

 

Livres

-          Quid 2005 (pages 1690-1691)

-          Géographie 2e ,éditions Hachette (pages 250 à 253)

-          Chronique du 20ème  siècle (page du 26 / 04 1986 )

-     Géographie 2e « Les hommes occupent et aménagent la terre » ( pages 37 et 136 )

 

Sites web

-          http://www.dissident-media.org/infonucleaire/tmi.html

-          http://fr.freeglossary.com/Three_Mile_Island

-          http://fr.freeglossary.com/Tchernobyl

 

CD-rom

-          Encyclopédie Microsoft Encarta 99 de luxe : voir l’article sur « Tchernobyl »

-          Dictionnaire Hachette Multimédia 99 (encyclopédie)

 

 

I - Introduction : L’électricité, une énergie propre mais à risques

 

Le recours à l’électricité d’origine nucléaire est apparu comme une réponse provisoire aux craintes de pénurie et comme une garantie d’indépendance pour de nombreux Etats dont la France. Des pays en développement ont même acheté des centrales nucléaires « clés en mains ». Leur technologie sophistiquée s’accompagne de mesures de sécurité draconiennes qui d’ailleurs, ne sont pas toujours respectées : ce qui peut entraîner des catastrophes à très grosses conséquences si bien sur le plan sanitaire ou économique d’un pays, d’un continent…

 

 

La production d’électricité d’origine nucléaire en Europe

Géographie 2e ,éditions Hachette, page 36

 

II- localisation de la catastrophe, origine et  bilan humain

 

2.1 Three Mile Island

 

La centrale de Three Mile Island est située sur  la rivière Susquehanna dans l’état de Pennsylvanie aux USA.

 

Le réacteur n°2 fonctionnait en pleine puissance depuis 3 mois après le premier démarrage quand, le 28 mars 1979 à 4 heures se produisit un incident d’exploitation sur la partie secondaire. Celui-ci provoqua la perte de l’eau alimentaire principale. L’accident a commencé par la perte d’étanchéité de l’enceinte du circuit d’eau primaire alors que la seconde barrière de protection (une vanne de décharge du pressuriseur ) était restée bloquée ouverte. A la suite d’actions inadaptées, le refroidissement du cœur n’a plus été assuré. Cela a entraîné la fusion d’une partie du combustible, c’est à dire la perte de la première barrière de protection. L’enceinte de confinement ( troisième barrière ) a joué parfaitement son rôle à l’exception d’un léger rejet radioactif ( limité en importance et en durée ) dû au non-isolement de transfert d’eau du puisard de l’enceinte vers le bâtiment des auxiliaires nucléaires : ce qui résultait d’une erreur de conception.

La radioactivité relâchée dans l’environnement a toutefois été minime. La dose d’irradiation à laquelle la population environnante de Three Mile Island a été exposée a été nettement inférieure à la dose naturelle annuelle.

 

 

2.2 Tchernobyl

 

Tchernobyl, ville du centre-nord de l’Ukraine en URSS, située à environ 130 km au nord de Kiev et à 20 km de la centrale nucléaire.

A 1h 23min et 44 secondes (heure locale), le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait : ce qui provoqua la plus grande catastrophe de l’histoire du nucléaire civil. L’accident est le résultat d’un ensemble d’erreurs humaines aggravées par la conception défaillante du réacteur. Lors d’essais pratiqués cette nuit-là, le réacteur a échappé au contrôle des ingénieurs : en quelques secondes, la puissance libérée a été multipliée par plus de 100, provoquant une hausse considérable de la température. Une succession de réactions chimiques alors incontrôlable entraîna finalement deux explosions et des incendies qui se prolongèrent sur deux semaines. Le cœur du réacteur contenait 192 tonnes de combustible irradié, dont une partie a fondu avant de couler dans le fond du réacteur, alors qu’une autre partie était projetée à  proximité de la centrale ou sous forme d’un nuage radioactif, renfermant des éléments volatils comme de l’iode 131 entraînant des cancers de la thyroïde et du césium 137 (toujours présent dans les sols et la végétation et qui continue à contaminer la population par le biais de produits alimentaires ) .

 

 

Les conséquences sanitaires de cet incident  sont donc dramatiques en Ukraine et Bélarus, principalement pour les enfants en bas âge. Il en est de même pour tout ceux, qui, depuis, vivent dans des régions contaminées. Cependant il est encore trop tôt pour pouvoir établir un bilan précis.

 
La centrale nucléaire de Tchernobyl, 3 jours après l’explosion

Encyclopédie Microsoft Encarta 99 de luxe

Certains rapports ont tout de même permis de constater :

- un nombre important de cancers de la thyroïde dans la région

- un excès de cancers chez les « liquidateurs » ( entre 800 000 et 1 million de personnes qui sont intervenues pendant la phase aiguë de la catastrophe ) : une liste de 12 000 morts a été publiée en Bélarus.

- une aggravation et une augmentation de la morbidité : maladies gastro-intestinales, tuberculose,  maladies ORL, atteintes du système endocrinien, déficiences immunitaires

- une aggravation du taux des mutations génétiques et des maladies héréditaires….

III - Les causes naturelles et les facteurs humains aggravants

 

Lors de l’accident du Three Mile Island, la dose de radioactivité relâchée dans l’environnement a été minime. Par contre, la radioactivité émise lors de la  catastrophe de Tchernobyl a touché plus ou moins tous les pays d’Europe. On a remarqué que le temps est une des causes naturelles aggravantes étant donné que le dépôt de ces particules était plus intense car  il pleuvait et que le vent a favorisé la diffusion du nuage radioactif en Europe. L’eau, les animaux et les sols ont donc été aussi contaminés.

 

 

Les dépôts sont plus importants sous les précipitations

 

 

Le nuage radioactif de Tchernobyl

Géographie 2e ,éditions Hachette, page 251

 La végétation haute et couvrante est aussi un des facteurs aggravants étant donné qu’elle intercepte efficacement les particules radioactives. En forêt, après la chute des feuilles, l’activité surfacique peut être jusqu’à deux fois plus forte qu’en terrain découvert.

On note également qu’à la rencontre d’un relief, les turbulences de l’air augmentent et les précipitations s’intensifient. Par exemple dans les Alpes du sud, les dépôts sont multipliés par 5 quand on passe de 200 à 2000 mètres.

 

Dans les deux catastrophes, une meilleure formation du personnel et un meilleur contrôle auraient permis de limiter les dégâts et de se rendre compte plus tôt du problème existant.

 IV – La prévention et la gestion de la catastrophe

 

Contrairement aux Etats-Unis, les difficultés économiques et politiques des pays de l’Est européen ont entraîné un relâchement de la prévention, c’est à dire un relâchement de l’ensemble des mesures prises par les sociétés pour éviter ou réduire les dégâts causés par des accidents.

 

 

4.1 Un accident similaire à celui de Tchernobyl pourrait-il se reproduire quelque part dans le monde ?

 

L’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl a eu lieu du fait tout d’abord d’une décision incompréhensible de pratiquer des essais « originaux » dans une centrale en exploitation commerciale.

En Europe occidentale et maintenant en Europe centrale, au Japon ou en Corée du sud, ou aux deux Amériques, les essais, qu’ils soient « extravagants » ou non, sont interdits sur les réacteurs commerciaux en exploitation.

Dans tous ces pays, les essais et expérimentations diverses sont effectués sur des réacteurs expérimentaux construits spécialement à cette fin et dont les normes de sécurité ont été prévues à cet effet. Ce n’était pas le cas de Tchernobyl.

Les centrales nucléaires occidentales ou japonaises fonctionnent à partir du principe de sûreté à outrance. Quatre barrières physiques ( seulement trois à Tchernobyl ) empêchent l’émission de tout rayonnement radioactif ou le rejet de tous produits radioactif vers l’extérieur. La dernière barrière qui n’existait pas à Tchernobyl, est conçue pour retenir toute l’énergie libérée lors d’un accident ainsi que les produits radioactifs.

 4.2 les mesures prises pour limiter l’ampleur de la catastrophe de Tchernobyl 

 

Pour limiter les émissions radioactives et éteindre les incendies à Tchernobyl, plus de 500 000 tonnes de matériaux absorbants ont été immédiatement largués au-dessus du réacteur. Dans les jours suivants, plus de 100 000 personnes de la région de Tchernobyl et de Pripiat ont été évacuées.

Des murs en béton ont ensuite été construits autour du réacteur, pour confiner les éléments radioactifs restés en place. Une zone d’exclusion de 30 km autour de la centrale, très contaminée, a été vidée de l’essentiel de ses habitants.

 

 

 Le périmètre évacué autour de Tchernobyl

Géographie 2e ,éditions Hachette, page 252

 

 

V- Conclusion : Comparaison entre les deux catastrophes

 

Bien que ce soient deux pays du Nord, les Etats-Unis et l’Ukraine sont deux pays dont la situation économique était tout à fait différente au moment de leur accident nucléaire . Cela explique peut être pourquoi les dégâts ne sont pas les mêmes car la centrale de Tchernobyl était moins sécurisée que celle de Three Mile Island. L’importance et les conséquences de l’événement en Ukraine ont donc été plus grandes vu que la catastrophe de 1986 est classée à une magnitude de 7 selon l’échelle de l’INES alors que celle de 1979 ( USA ) est classée à une magnitude de 5 selon l’échelle de l’INES. ( l’échelle de l’INES : échelle internationale pour mesurer la gravité d’un événement ).

Avec les mesures de prévention et les contrôles existants, le risque q’un accident comme celui de Tchernobyl se reproduise est quasiment nul.

 

Lucie GAY, Anaëlle HARDY et Audrey PICARD