LES RISQUES LIES AUX EPIDEMIES

 

 

Aucun pays n’est à l’abri des risques liés aux épidémies, ceux-ci pouvant être imprévus. Cependant, les sociétés ne sont pas égales face à ces risques.

 

 

Nature des catastrophes et bilans humains :

 

        Le continent Africain, et plus particulièrement l’Afrique Subsaharienne, est la région du monde la plus touchée par l’épidémie du SIDA (environ 30 millions de séropositifs). Le virus VIH, première cause de décès dans ces pays, se propage à une vitesse folle et provoque une véritable hécatombe. Quatre critères cliniques ont été définis par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour diagnostiquer le SIDA en Afrique : fièvre prolongée, toux persistante, diarrhée chronique, perte de poids importante. Or, ces symptômes correspondent à des maladies présentes bien avant que l’on ne parle du SIDA, comme par exemple la tuberculose ou la malaria.

        La pneumonie atypique qui s’est développée en Chine en 2003 a été relativement longue à identifier. Selon l’OMS, elle est caractérisée par le syndrôme respiratoire aigu sévère (SRAS). Cette « maladie nouvelle » se manifeste par une forte fièvre, une toux sèche, des douleurs musculaires, des maux de tête, une baisse du nombre de plaquettes sanguines et du nombre de globules blancs, et une pneumonie (inflammation aiguë des poumons) évoluant vers une détresse respiratoire. La Chine, foyer originel de l’épidémie, a été la plus durement touchée avec 7761 cas dénombrés au total, Hong Kong, Taïwan et Macao compris. Dans le reste du monde, le SRAS a causé 8 décès.

        Comparée à l’épidémie africaine du SIDA, la pneumonie atypique a donc fait relativement peu de victimes. De plus, elle est une maladie à part entière et  pas un autre nom donné à des maladies connues depuis longtemps, comme c’est le cas pour le SIDA.

 

 

Causes naturelles et facteurs humains aggravant :

 

Depuis de nombreuses années, l’Afrique souffre de malnutrition et de sous-nutrition. Alors que la population est atteinte par diverses infections et parasites, elle ne reçoit pas les soins médicaux les plus élémentaires. Il faut ajouter à cela les guerres civiles, les mesures imposées par le FMI (Fond Monétaire International), les conséquences néfastes de la mondialisation, l’ignorance et les superstitions de la population quant à la transmission du virus, et l’exploitation sexuelle des enfants. Les symptômes cliniques du SIDA en Afrique ne sont donc pas dus en premier lieu au virus VIH, mais aux mauvaises conditions sanitaires, économiques et sociales. Ainsi, l’écart se creuse encore entre « pays du Nord » et « pays du Sud », les Africains ne pouvant bénéficier des mêmes soins que les malades occidentaux.

Contrairement au VIH, le SRAS se transmet au contact des personnes atteintes et par voie aérienne, ce qui explique qu’il se soit rapidement propagé à un grand nombre de personnes et dans de nombreux pays. En fait, 80% des infections de Hong Kong remonteraient à un médecin du sud de la Chine, qui, de passage dans la ville, aurait contaminé 7 personnes dans un hôtel. Ces personnes auraient ensuite entraîné la propagation du virus au Vietnam, à Singapour et à Hong Kong, par l’intermédiaire des hôpitaux. On a également détecté des traces du virus dans certains aliments, mais celui-ci y meure au bout de quelques heures.

 

 

Prévention et gestion des catastrophes :

       

Pour lutter contre les épidémies, les pays doivent prendre certaines mesures.

Ainsi, l’ Afrique du Sud vient de mettre en place une campagne nationale d’accès gratuit aux soins pour sa population, ce qui va nécessiter l’amélioration du système de santé sud-africain, ainsi que l’augmentation et la formation du personnel médical. Les campagnes de prévention et de sensibilisation se sont également révélées efficaces dans la lutte contre le SIDA. L’information des enfants dès le plus jeune âge, par le biais du système éducatif s’avère indispensable pour qu’ils comprennent les modes de transmission de la maladie et ses conséquences. Enfin, il est impératif de prendre des initiatives visant à s’attaquer à des comportements sexuels jusqu’à présent plus ou moins tolérés, tout en mettant les enfants à l’abri du commerce du sexe.

Le 5 juillet 2003 en Chine, 5 mois après avoir lancé l’alerte mondiale du 12 mars, l’OMS déclare l’épidémie de pneumonie atypique maîtrisée. Auparavant, plusieurs mesures de sécurité avaient été prises. Les autorités sanitaires chinoises ont notamment procédé à la mise en quarantaine des malades et à l’isolation des cas suspects. La population a également reçu l’ordre de porter systématiquement des masques respiratoires lors de ses déplacements. Les cours ont été suspendus pour un grand nombre d’élèves et les écoles ont temporairement fermé leurs portes, pendant que les aéroports « filtraient » les passagers pour limiter la propagation de la maladie dans les autres états. Les antibiotiques s’étant révélés inefficaces pour contrer l’épidémie, on a utilisé la glycyrrhizine (sucre de réglisse provenant de la racine de réglisse) qui bloque, à forte dose, la prolifération de la maladie.

On constate donc que contrairement à l’épidémie du SIDA qui sévit en Afrique depuis un certain temps, la pneumonie atypique ne s’est développée en Chine que sur une courte durée, car elle a pu être maîtrisée grâce à la mise en place de moyens suffisants. En effet, contrairement à la Chine, qui est un NPI, l’Afrique souffre avant tout de sa pauvreté. Toutes les mesures prises par le continent ne pourront donc être pleinement efficaces sans son développement socio-économique.

 

 

Impacts des épidémies :

 

Ces deux maladies, aussi graves l’une que l’autre, n’ont pas eu les mêmes répercussions sur les pays concernés.

L’impact psychologique du SIDA sur les populations africaines est désastreux. Les enfants, notamment, sont très affectés : dix millions d’orphelins doivent vivre seuls car leurs parents ont succombés au virus. De plus, leur avenir est hypothéqué par la mort de leurs enseignants, eux aussi atteints du SIDA. Les conséquences sur l’économie sont tout aussi dévastatrices : baisse de la production, baisse du pouvoir d’achat des familles touchées, diminution de l’alphabétisation (les orphelins quittant l’école)... L’épidémie, combinée à d’autres crises telles que les inondations ou la sécheresse, entraîne des catastrophes encore plus grandes, comme la famine. La pandémie est également à l’origine de la modification de la carte de la mortalité et de la chute de l’espérance de vie sur le continent. En effet, la population africaine sera beaucoup moins nombreuse que prévu à l’horizon 2025 (1,4 milliards d’habitants au lieu de 1,6 comme il était prévu).

A l’inverse, la pneumonie atypique n’a pas eu de conséquence vraiment dramatique sur les pays touchés, si ce n’est le fait que quelques personnes sont décédées, et que les nombreuses annulations de voyages vers l’Asie ont mis dans une situation économique critique plusieurs compagnies aériennes. Mais la gravité de ces événements n’atteint pas celle des ravages causés par le SIDA en Afrique.

 

 

L’étude de ces deux cas nous a donc permis de constater que les contextes économique, politique et social des pays concernés influent beaucoup sur l’évolution de l’épidémie. La différence entre la Chine, qui est un NPI, et les pays pauvres d’Afrique est frappante. Dans les pays riches, la connaissance et la gestion des risques sont largement assurées par les acteurs politiques et économiques qui cherchent à en limiter les effets par des mesures préventives. Tandis que les pays pauvres doivent composer avec le risque, celui-ci accentuant encore les difficultés de vie des populations.

 

 

Bibliographie :

 

http://www.rfi.fr/actufr/articles/036/article_19149.aspl’Afriquemalade du SIDA 

http://www.droitsenfant.com/sida.htm

http://perso.wanadoo.fr/sidasante/deru/sidafric.htm

http://artsida.free.fr/sida/sida en Afrique.htm 

http:www.subversiv.com/doc/sida/tahi.htm

http://www.populationdata.net/images/cartes/sante_sars_12avril2003.gif

http://www.populationdata.net/images/cartes/sante_sars_19mai2003.gif

www.bladi.net/modules/newbb/sujet-3441-19-pneumonie-atypique-34-morts-en-chine-premier-deces-a-singapour.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_respiratoire_aigu_s%C3%A9v%C3%A8re

 

 

 

Hélène BOUSSARD, Sarah CHARRIER, Audrey CHIFFOLEAU