Seconde– le citoyen et la cité à Athènes au Ve siècle
Dans le manuel Nathan Le Quintrec (édition : 2001)
Texte d’Eschyle : « un
théâtre patriotique » doc 3 p23
Texte de Thucydide : « Périclès
fait l’éloge de la démocratie athénienne »
doc p.28
Texte de Démosthène :
« le serment des héliastes » doc. p.30
Ci-dessous
Texte d’Euripide : « Thésée s’adresse à un ambassadeur de Thèbes qui cherche le roi d’Athènes »
Texte de Plutarque : « L'ostracisme d'Aristide »
Texte d’Aristophane « Une assemblée désertée »
Texte d’Aristote « Aristote décrit la démocratie athénienne »
Texte d’Eschyle : « La bataille de Salamine, septembre 480 av. J.-C. »
Texte d'Euripide : "Vertus et vices de la constitution athénienne "
« Tu cherches à tort un roi dans cette ville, qui n’est pas au pouvoir d’un seul : Athènes est libre. Le peuple y règne ; tour à tour, les citoyens, magistrats annuels, administrent l’Etat. Nul privilège à la fortune : car le pauvre et le riche ont des droits égaux dans ce pays […]. Pour un peuple, il n’est pire qu’un tyran. Sous ce régime, pas de lois faites pour tous. Un seul homme gouverne et la loi, c’est sa chose. Donc, plus d’égalité, tandis que sous l’empire de lois écrites, pauvre et riche ont mêmes droits. Le faible peut répondre à l’insulte du fort et le petit, s’il a raison, vaincre le grand. Quant à la liberté, elle est dans ces paroles : « qui veut, qui peut donner un avis sage à sa patrie ? ». Lors, à son gré, chacun peut briller … ou se taire. Peut-on imaginer plus belle égalité ? »
Euripide, Les
Suppliantes, v 422 av JC, traduction H Grégoire, Les Belles Lettres.
Analyse du texte :
1. Comment s’appelle le régime
politique athénien ? Qu’est-ce que cela signifie ?
2. Quels sont les principes sur lesquels
repose le régime politique athénien ?
3. Quel moyen, mis en place par Périclès,
permet que tous, riches et pauvres, puissent participer activement à la vie de
la cité ?
4. A quels
autres types de régimes
politiques existant alors en Grèce s’oppose–t-il ?
5. Qui est Euripide ?
6. Quel message Euripide cherche-t-il à
faire passer à travers le discours de Thésée ?
7. Que peut-on en conclure sur le rôle du
théâtre à Athènes au Ve siècle ?
Critique
du texte :
8. Quelles sont les principales limites du
système politique athénien ?
Vous
répondrez en expliquant qui participe effectivement à la vie de la cité,
quelles sont les dérives du système politique athénien et quelles sont
les contestations qu’il suscite.
1] Thésée : héros mythique d’Athènes [2] Rivale d’Athènes, Thèbes est gouvernée par un tyran.
Aristide
fut le compagnon de Clisthène, celui qui établit la Constitution après les
tyrans. [ ... ]
De
toutes les vertus qu'il possédait, son sens de la justice était celle à
laquelle la masse était le plus sensible car il en faisait l'usage le plus
constant et le plus général qui soit. Voilà pourquoi lui, un homme pauvre et
sorti du peuple, il obtint le surnom le plus royal et le plus divin: « le juste
».
Quant
à Aristide, son surnom le fit d'abord aimer puis suscita contre lui l’envie.
Déjà sans doute aussi,,le peuple
[...] détestait ceux que leur nom
et leur réputation élevaient au-dessus de la foule.
Et
s'étant, de tout le pays, rassemblés dans la ville, ils prononcèrent
l'ostracisme contre Aristide en déguisant sous le nom de peur de la tyrannie la
jalousie que leur inspirait sa renommée.
L'ostracisme
n'était pas le châtiment d'un crime; on désignait spécieusement sous
ce nom l'abaissement et l'amoindrissement d'un homme dont l'importance et
l'autorité étaient trop lourdes à supporter. Voici le schéma de ce qui se
passait. Chacun prenait un tesson (ostracon) et écrivait le nom de celui
des citoyens qu'il voulait éloigner,
puis
il le portait en un endroit de l’Agora entouré d'un cercle de barrières. Les
archontes, en premier lieu, comptaient la totalité des tessons déposés; si
les votants étaient moins de 6000 la procédure d'ostracisme était abandonnée.
Puis les tessons correspondant à chacun des noms étaient séparés les uns des
autres et celui qui avait été
inscrit le plus grand nombre de fois, le héraut le proclamait banni pour dix
ans, sans perdre la jouissance de ses biens. Au moment où, cette fois-là, on
inscrivait les noms sur les tessons,un analphabète dit-on, un vrai rustre de la
campagne, tendit son tesson à Aristide, comme au premier venu, et le pria
d'inscrire «Aristide ». Celui-ci, étonné, lui demanda si Aristide lui avait
fait quelque mal. «Aucun, répondit-il, et je ne connais même pas cet homme ;
mais je suis agacé de l'entendre appelé partout "le Juste" A ces
mots Aristide ne répondit rien ; il inscrivit son propre nom sur le tesson
et le lui rendit.
Plutarque
(50-125 apr. J.-C.), Vie parallèles, «Aristide», VII, 50-125.
Questions :
1.Présentez
le document.
2.
Qui est Aristide d’après le texte et quelles qualités lui attribue-t-il ?
3.Définissez
le mot « ostracisme ».
4.En
quoi l’ostracisme est-il à Athènes, une procédure démocratique ? Décrivez
cette procédure. Quel est son but ?
5.
Quelles critiques de la démocratie athénienne
sont suggérées par Plutarque ?
La
scène se déroule sur la Pnyx. C'est
l'heure de l'assemblée mais il n'y a personne.
Diceopolis:
«Jamais encore depuis que je vais aux bains, je n'ai souffert de la potasse qui
me piquait les yeux, comme je souffre aujourd'hui, où une assemblée régulière
était convoquée pour l'aurore, de trouver la Pnyx
vide, comme vous voyez. Nos gens cependant bavardent sur l'Agora, et pêle-mêle
fuient devant la corde vermillonnée1.
[ ... ] Mais la paix et les moyens de la faire, c'est le cadet de leurs soucis.
Ô Patrie, ô ma patrie!
Et
moi, toujours le tout premier, j'arrive à l'assemblée, je m'assieds; puis,
comme je suis seul, je geins, je baille, je m'étire, je pète, je ne sais que
faire, je dessine sur le sol, je m'arrache des poils, je fais mes comptes. le
regarde au loin du côté de mon champ, amoureux que je suis de la paix. [ ... ]
Aussi je suis venu cette fois bien décidé à crier, à interrompre, à
invectiver tout orateur qui parlera d'autre chose que de paix. »
Les Acharniens, vers 17 à 42, comédie
d'Aristophane, 445-385 av. J.-C. 1.
1. Quelle assemblée se réunit sur
la Pnyx? Qui la compose ?
2. Quel est son rôle?
3. Quel défaut des citoyens athéniens
est dénoncé par le personnage ?
4. Quel rôle s'attribue ici le théâtre?
1 Corde tendue au travers de l'Agora pour rassembler les Athéniens et les amener sur la Pnyx.
Aristote
décrit la démocratie athénienne
«
Le principe fondamental du régime démocratique, c'est la liberté. […]Une
des marques de la liberté, c'est d'être tour à tour gouverné et gouvernant.
La
justice démocratique consiste dans l'égalité selon le nombre, mais non selon
le mérite: si la justice, c'est cela, le "souverain",
c'est forcément la masse populaire.[…]Chaque citoyen, dit-on, doit
avoir une part égale; et la conséquence dans les démocraties, c'est que les
pauvres sont plus puissants que les riches : ils sont plus nombreux et l'autorité
souveraine, c'est la décision de la majorité.
Ces
principes de base une fois posés et telle étant la nature du pouvoir, voici
les règles
caractéristiques
de la démocratie : élection des magistrats faite par tous et parmi tous
exercice
du pouvoir par tous sur chacun, chacun à tour de rôle commandant à tous
tirage
au sort de toutes les magistratures ou du moins de toutes celles qui n'exigent
ni
expérience
pratique ni connaissances techniques; […] accès de tous aux fonctions
judiciaires[…]
Ensuite,
versement d'indemnités, de préférence pour toutes les fonctions, Assemblée,
tribunaux, magistratures […]
De
plus, puisqu'une oligarchie se définit par la naissance, la richesse et l'éducation,
les marques de la démocratie sont, de général, opposées à celles-ci : basse
naissance, pauvreté, vulgarité. »
Aristote (384-322 av. J.-C.), Politique.
QUESTIONS
1 Présentez le document.
2 D'après l'auteur, quel est le
principe fondamental de la démocratie ?
3 Qui est citoyen à Athènes ? À
quelles conditions est-on citoyen?
4 En vous appuyant sur le texte et
sur vos connaissances, expliquez le fonctionnement de la démocratie athénienne.
Quel est le rôle de l'« indemnité » versée aux citoyens.
5 À quel autre type de régime
politique Aristote oppose-t-il la démocratie ?
La
bataille de Salamine, septembre 480 av. J.-C.
LA REINE
: Athènes a-t-elle échappé à la ruine
LE
MESSAGER : Oui car la cité qui garde ses hommes possède le plus sûr rempart.
LA
REINE : Mais qui entama la lutte ? LE MESSAGER:
[..]
Quand le jour aux blancs coursiers épand sa clarté sur la terre, voici que s'élève
une clameur du côté des Grecs, et dont l'éclat est répercuté d'île en île
par l'écho des rochers. Et la terreur alors saisit tous les Barbares[1]'
car ce n'était pas pour fuir que les Grecs entonnaient ce chant solennel mais
pour s'élancer au combat pleins de courage et d'audace. Aussitôt les rames
bruyantes frappent en cadence l'eau profonde. La flotte entière s'avançait et
on pouvait entendre, tout proche, un immense appel : « Allez, enfants des
Grecs, délivrez votre patrie, délivrez vos enfants et vos femmes, les
sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux : c'est la
lutte suprême. » De notre côté, on répond par des cris en langue perse.
Aussitôt, vaisseaux contre vaisseaux heurtent leurs éperons de bronze. Tout
d'abord le torrent de l'armée perse tint bon. Mais comme la multitude de nos
vaisseaux était entassée dans une passe étroite, et qu'ils s'entrechoquaient
avec leurs éperons de bronze, ils brisaient toutes leurs rames et, alors, les
trières grecques se glissent adroitement autour d'eux et les frappent ;les
coques se renversent, la mer disparaît sous un amas d'épaves. Toute la flotte
des Barbares s'enfuit en désordre tandis que les Grecs les frappent comme des
thons ou des poissons pris au filet et leur cassent les reins avec des tronçons
de rames et des fragments d'épaves. Des gémissements mêlés de sanglots
s'entendent sur la mer jusqu'à l'heure où la nuit au sombre visage vient tout
arrêter. Jamais, sache-le, une telle quantité d'hommes n'a péri en un seul
jour.
LA
REINE : Hélas un océan de maux a déferlé sur les Perses et sur toute la race
des Barbares.
Eschyle,
combattant athénien à la bataille de Salamine et poète tragique grec (525-457
av J.-C.), extrait de sa pièce de théâtre Les Perses, représentée pour la
première fois à Athènes en 472 av. J.-C.
D'après la traduction d'Émile Chambry, 1956.
Questions
1. Présenter le contexte
historique.
2. Qu'est-ce qui est ici essentiel
pour les Grecs ?
3. À quoi les Grecs doivent-ils la
victoire, d'après le texte ?
4. Expliquer la phrase « la cité
qui garde ses hommes possède le plus sûr rempart "
Vertus et vices de la constitution athénienne "
THÉSÉE : [1] LE
HÉRAUT THÉBAIN : [3] THÉSÉE
: Euripide [4] , Les Suppliantes ; vers 404 et suivants ( date : environ 422 av. J.C.)
1. Présentez le document (nature, sources, date,
contexte historique, message délivré). Les réponses aux questions 2, 3 et 4 doivent reposer sur de courtes citations du texte expliquées par des faits historiques précis tirés du cours ou du manuel. [1] Thésée : héros mythique d'Athènes
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