La question Palestinienne entre 1900 et 2006 :

 

1900 : Après le congrès de Bâle, le souhait d’établir en Palestine un foyer pour le peuple juif garanti par le droit public est clairement émise. L’immigration juive, discrètement soutenue par les grandes puissances occidentales, s’accroît sensiblement entre 1880 et 1914 : la population juive en Palestine passe de 20 000 à plus de 80 000 juifs entre 1880 et 1914.

 

1918 – 1947 : le développement du projet sioniste

 

1918 : Les anglais, aux côtés du général Allenby, envahissent toute la Palestine. Le 14 février, le gouvernement français envoie une lettre officielle à Sokolow, secrétaire général du mouvement sioniste en 1906, dans laquelle il affirme que « l’entente est complète entre le gouvernements français et britanniques en ce qui concerne la question d’un établissement juif en Palestine ». Le 9 mai, le gouvernement italien fait de même.

 

1922-1923 : En 1922, la Société Des Nations adopte le projet de confier sous mandat l’administration de la Palestine à la Grande Bretagne. Ce projet est mis en application dès juillet 1923.

 

1946 : En octobre 1946, le président Truman approuve l’agence juive qu réclamait « un état juif viable […] dans une région adéquate de la Palestine ». La ligue arabe propose la création d’un unique état arabo-juif indépendant. Cette proposition est rejetée, entraînant de violentes actions terroristes de la part des Juifs. Les Anglais, victimes de ces attaques, mettent fin à leur mandat en 1948.

 

1947 – 1948 : Le partage : création de deux Etats en théorie

 

1947 : La Seconde Guerre Mondiale donne un impact important au projet sioniste, qui bénificie en 1947 d’un soutien international. Les Britanniques, dont le mandat doit prendre fin en mai 1948, portent la question de la Palestine devant l’ONU. Celui-ci propose le partage de la région en deux états indépendants : un Etat Arabe et un Etat Juif sont délimités. Ce nouveau projet est plus défavorable aux Palestiniens qu’en 1937.

 

 

1948 : Dès le début, les Palestiniens sont unanimes dans le rejet du projet de partage de l’ONU. Aussi le lendemain de la proclamation de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948, l’Egypte, la Jordanie, l’Irak, la Syrie et le Liban entrent en guerre contre Israël. Les exodes et les expulsions de Palestiniens commencent. 700 000  d’entre eux quittent leur maison : c’est la Nakba*. Ces expulsions « forcées » ont pour but d’empêcher le retour des Palestiniens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’État Palestinien a quasiment disparu

 

1949 : Lorsque la paix revient, la Palestine a quasiment disparue. Israël s’est agrandi par rapport au partage de l’ONU (voir carte). La bande de Gaza où se sont réfugiés bon nombre de Palestiniens passe sous l’administration de l’Égypte. La Cisjordanie est annexée par la Jordanie. Le sort juridique des arabes palestiniens est multiple. Ils n’ont plus de patrie et leur document d’identité est le UNRWA (délivré par une branche de l’ONU). Les arabes d’Israël possédant la nationalité Israélienne sont interdits de tout contact avec le reste des palestiniens et placés sous administration militaire Israélienne.

 

1982 – 1987 : reprise des violences

 

1982 : opération « Paix en Galilée ». Israël envahit le Liban avec pour but de faire disparaître l’OLP et de reconstruire un Etat libanais fort, allié d’Israël. A la suite du retrait des troupes palestiniennes du Liban, plus de 3000 réfugiés palestiniens (hommes, femmes et enfants) sont massacrés dans les camps de Sabra et Chatila par des miliciens chrétiens.

 

1987 : début de la première Intifada ( « insurrection, révolte » en arabe : couramment appelée « la guerre des pierres »), qui fera plus de 1000 morts côté palestiniens. Elle dure plus de quatre ans, et s’étend à l’ensemble des Territoires Occupés. L’armée israélienne ne peut en venir à bout malgré des mesures violentes et extrêmement répressives.

 

 

1988 – 1999 : l’espoir d’une paix durable

 

1988 : l’OLP reconnaît implicitement l’Etat d’Israël.

 

1993 : rencontre de Ytzhak Rabin (Premier ministre israélien) et Yasser Arafat (président de l’OLP) à Washington. Signature de l’accord d’Oslo, qui vise à établir la paix entre Israël et les Palestiniens. Il prévoie l’auto gouvernement de ces deux régions, ainsi que le retrait des troupes israéliennes des territoires palestiniens. Reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP. Cette rencontre est considérée comme un signe de paix et d’espoir par le monde entier.

Création d’une Autorité Palestinienne : entité gouvernementale qui représente les habitants arabes de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Elle a un président et une assemblée élue au suffrage universel, une police et des représentants dans plusieurs pays.

 

1995 : accords d’Oslo II, qui prévoient l’extension de l’autonomie palestinienne. Ces accords ont dessiné une nouvelle carte de la Cisjordanie, qui fait alterner  des enclaves palestiniennes autour des principaux centre urbains et zones israéliennes de sécurité.

 

2000 - 2006  : nouvelle période de troubles malgré des tentatives de pacification

 

2000 : début de la seconde Intifada ; elle tourne rapidement à la guerre ouverte avec Israël.

Le Sommet pour la Paix au Proche-Orient de Camp David se tient en juillet 2000 en présence de Bill Clinton, d’Ehud Barak, Premier Ministre de l'État d'Israël et de Yasser Arafat, Président de l'Autorité palestinienne. Cette tentative diplomatique de régler le conflit israélo-palestinien échoue.

 

2002 : 13 Mars : l’ONU soutient la revendication des Palestiniens et le Conseil de Sécurité adopte la résolution 1397 qui évoque pour la première fois un Etat palestinien aux côtés d’Israël.

 

2004 :janvier : Mahmoud Abbas succède à Arafat à la tête de l’Autorité palestinienne.

11 novembre : mort de Yasser Arafat.

 

2005 : 20 juillet : évacuation des colonies juives de Gaza et du Nord de la Cisjordanie (8000 colons israéliens évacués). Le gouvernement d'Ariel Sharon a officiellement voté la fin de l'administration militaire qui durait depuis 38 ans sur la bande de Gaza.

 

2006 : 25 janvier : élections législatives en Palestine afin d’élire le nouveau conseil législatif palestinien. L'assemblée est dominée jusqu'en 2006 par le mouvement Fatah des présidents palestiniens Yasser Arafat puis Mahmoud Abbas. Le Hamas obtient environ 55% des sièges au parlement palestinien.

Le Hamas avait, le 1er janvier, annoncé qu’il ne prolongerait pas la trêve de la violence. Il nourrit une hostilité à Israël, mais aussi aux juifs en général. Sa branche armée est responsable de nombreuses attaques et attentats contre les civils israéliens. D’un autre côté, le Hamas est aussi un réseau caritatif, et jouit ainsi d'une certaine popularité dans les classes sociales palestiniennes les plus pauvres.

 

Définitions :

 

NAKBA : ce terme signifie catastrophe en arabe. Il désigne l’exil souvent forcé des palestiniens pendant la guerre de 1948. Une deuxième nakba  eut lieu en 1967.

 OLP : (Organisation de la libération de la Palestine). Fondée en 1964 et dirigée à partir de 1969 par Y. Arafat, l’OLP regroupe des mouvements nationalistes comme le Fatah et le FFLP (d’inspiration marxiste)

INTIFADA : « soulèvement » en Arabe, désigne la révolte contre l’administration militaire israélienne dans les territoires occupés de 1987 à 1991. Cette guerre des pierres menée par de jeunes palestiniens est un moment clé de l’affirmation du nationalisme palestinien et à pour conséquence l’ouverture du dialogue entre l’OLP et Israël.

 Yasser Arafat : Issu d’une famille palestinienne installée en Égypte, il prend conscience des limites de la solidarité des pays Arabes à l’égards des palestiniens. Il décide donc en 1959 d’organiser un mouvement palestinien autonome : le Fatah (Mouvement de libération de la Palestine), qui mène des opérations armées contre Israël. En 1969, il devient le président de l’OLP. Installé à Beyrouth (1970) puis Tunis (1982), il incarne aux yeux du monde la cause palestinienne. Il est reçu en 1974 à l’ONU, qui reconnaît l’OLP comme le représentant légitime du peuple palestinien. En 1988, il amorce un tournant décisif en reconnaissant l’état d’Israël et en prenant ces distances avec le terrorisme. Il signe les accords d’Oslo en 1993, ce qui lui vaut le prix Nobel de la paix en 1994 avec Yitzhak Rabin. Président de l’autorité palestinienne, il est parfois contesté par les mouvements islamistes palestiniens. Le 11 novembre 2004, Yasser Arafat décède dans un hôpital près de Paris.

 Bibliographie

 -         Universalis 17, pages 386 à 389

-         L’Histoire. Spécial : Juifs et Arabes mai 2000

-         L’Histoire n°298 dossier : « Les Palestiniens : naissance d’une nation »  mai 2005

-         Livre d’histoire Terminale S, Nathan, Chapitre 5, pages 114-129

-         http://fr.wikipedia.org/Conflit_israelo-palestinien

-         http://www.ledevoir.com/2005/02/10/74481.htlm

-         http://www.media.be

-         http://fr.wikipedia.org/wiki/Hamas

-         http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_1%C3%A9gislatives_palestiniennes_de_2006

-         http://fr.wikipedia.org/wiki/NahumSokolow

-         http://fr.wikipedia.org/wiki/1918